FRIDAY 21 FEBRUARY 2020 | ERIC VAN HOVE | BINATNA | 1:54 Contemporary African Art Fair

 

ERIC VAN HOVE  Binatna

Exposition : 22 fe?vrier – 15 avril 2020 Vernissage : 21 fe?vrier 2020 | 16h

VOICE gallery a le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition personnelle BINATNA (Entre-nous) de l’artiste ERIC VAN HOVE le vendredi 21 fe?vrier 2020 a? 16h.

L’itine?rance, parame?tre de l’histoire personnelle d’Eric van Hove, se retrouve au cœur de sa pratique artistique. Son travail se nourrit du de?racinement et de l’exil volontaire qu’il met en œuvre comme un e?le?ment moteur de sa cre?ation. L’artiste de?veloppe son travail et sa pense?e dans des contextes toujours diversifie?s, cre?ant des installations, photographies, performances, œuvres e?phe?me?res. Son travail met en e?vidence des proble?matiques a? la fois locales et globales, dont il s’attache a? en relier les polarite?s : a? rebours des effets uniformisant de la globalisation contemporaine, sa de?marche vise a? souligner tout a? la fois l’universalite? humaine et les singularite?s (de lieux, d’individus, et de situations), revenant du global vers le particulier.
Installe? depuis 2012 a? Marrakech, avec pour ide?e premie?re la cre?ation de l’œuvre V12 Laraki, sculpture hybride de diffe?rents contextes socio-culturels dans lesquels, dans un esprit postfordiste, Eric van Hove explore l’esthe?tique et les frontie?res me?taphoriques entre artisanat et production capitaliste. Il re?alise ainsi, avec la collaboration d’une cinquantaine d’artisans, la re?plique du moteur de Mercedes V12, mettant en valeur toute la varie?te? et la richesse des techniques artisanales marocaines. Cette œuvre est le point de de?part de la cre?ation de son atelier, nouvelle plateforme pour le de?veloppement de son projet social, au sein duquel sont employe?s, depuis lors, plus d’une douzaine d’artisans.

Cette troisie?me exposition personnelle a? la VOICE gallery s’ouvre sur un diptyque re?alise? dans le cimetie?re d’Ixelles en 2009. Apre?s avoir produit des « suaires » similaires sur d’autres tombes d’artistes, comme Mondrian ou Basquiat, E?ric van Hove y transfe?ra en effet sur deux toiles de lin, a? la mine graphite, la tombe double-face de Marcel Broodthaers. Inspire? du suaire de Turin (le «Saint-Suaire»), et choisissant des tombes oublie?es d’artistes pourtant reconnus, l’œuvre devient une sorte d’ex-voto permettant de remplacer la tombe originale, l’artiste repre?sentant ces tombes pour les mettre en exergue comme des legs.

A co?te? de cette « œuvre – relique » sont pre?sente?es les pie?ces de?tache?es d’un moteur de Moissonneuse-batteuse (vilebrequin, alternateur, filtre a? huile, …) issues de U?s Heit (Claas Jaguar OM422 V8), la dernie?re grande sculpture re?alise?e par l’atelier de l’artiste dans le cadre d’une re?trospective au Fries Museum de Leeuwarden en 2019 et dont la te?le?vision hollandaise Omrop Frysla?n a re?cemment divulgue? un documentaire (Hert & Siel– 95mins). Est e?galement expose? un nouvel ensemble d’œuvres re?sultant de la relation singulie?re qu’entretient l’artiste belge avec le cimetie?re de voitures de Marrakech.
La ‘Casse’ de Sidi Ghanem, comme on l’appelle, ve?ritable charnier industriel de la ville, est le centre ne?vralgique de l’e?conomie informelle et circulaire de ce contexte en rapide transformation, lui-me?me directement issu du fonctionnement pre?moderne des ateliers d’artisans de la Medina. De ce qu’il de?crit comme une « archive de l’industrialite? » et un « lieu de me?moire des pe?riphe?ries modernes » l’artiste de?cline un ensemble de sculptures inspire?es des dispositifs d’accrochage utilise?s dans ce qu’il convient d’appeler l’anti-me?dina.

Eric van Hove pre?sente e?galement « Two-faced Rehabilitation », cre?e?e pour l’occasion, exprimant a? nouveau son inte?re?t pour la me?moire collective et son implication e?conomique et sociale :

« Les grands taxis collectifs ont accompagne? les Marocains dans tous les moments importants de leur vie depuis la Marche Verte. Ces Mercedes W123 e?taient surnomme?es les Taxis Fraternite?s en raison de l’ine?vitable proximite? «e?paule-contre-e?paule», induite avec les compagnons passagers lorsque sept personnes e?taient entasse?es dans la voiture, quatre a? l’arrie?re et deux a? l’avant a? co?te? du conducteur. Cependant, a? partir de 2014, le ministe?re marocain de l’Inte?rieur a de?cide? de renouveler la flotte de taxis Mercedes, offrant aux chauffeurs de taxi des subventions pour passer en masse a? la Dacia Lodgy de fabrication marocaine : une voiture produite dans l’usine Renault nouvellement construite a? Tanger, et fruit du mode?le « d’obsolescence programme?e ». L’objectif, je pre?sume, est conforme a? l’envie de formaliser rapidement tous les aspects de l’e?conomie nationale.

Ainsi, en 2017, les routes e?taient pleines de camions transportant ces vieilles dames vers une usine pre?s d’Agadir, ou? – selon ce que m’a dit un chauffeur de camion – elles ont e?te? dissoutes dans de l’acide (afin de s’assurer que cette machine immortelle ne revienne).
Compte-tenu de la quantite? de me?moire collective accumule?e dans ces automobiles tout au long de la pe?riode moderne et de la manie?re radicale dont elles ont e?te? e?limine?es, j’ai senti que cet e?ve?nement particulier me?ritait un monument. Un souvenir de l’e?conomie informelle assie?ge?e du Maroc et de tout ce qu’il de?tient encore d’une e?poque ou? l’industrie et l’artisanat partageaient une pre?sence e?gale dans l’espace public, ou? la re?silience e?tait incarne?e dans les produits de consommation et, par conse?quent, modeste, e?tait honorable.
»

Eric van Hove a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles ; re?cemment, il a expose? lors d’une re?trospective d’un an « Fenduq » au FRIES MUSEUM, Pays Bas, pre?sente?e a? partir du 1er fe?vrier au VANDANLORUM MUSEUM, Va?rnamo, Sue?de ; « Atchilitallah – On The Transformation of Art, Craft and Product », au FRANKFURTER KUNSTVEREIN, Francfort, Allemagne, 2016 ; exposition ensuite de?place?e au Mu.ZEE, Ostende, Belgique, 2017.

Son travail a e?galement fait l’objet d’expositions collectives telles que « The Art of Craft » au HOOD MUSEUM OF ART, Hanover, New Hampshire, USA, 2019; 2050 – A Brief History of The Future », au MUSEE ROYAL DES BEAUX-ARTS, Bruxelles, Belgique, 2018 ; « Beazley Designs of The Year », au LONDON DESIGN MUSEUM, Londres, Royaume-Unis, 2017; « Sharjah Biennale 13 », Beyrouth, Liban, 2017; « Not New Now : Marrakech Biennale 6 », Marrakech, Maroc, 2016,…